Végétation arbustive sempervirente et fourrés à influence méditerranéenne
du secteur à l'ouest d'une ligne "La Montade - Le Chastanet" à Brive


     
Cet article s'inscrit dans une série qui traite(-ra)  des milieux naturels les plus remarquables de la commune de Brive.


Localisation de ces milieux :

Sur les versants des coteaux bien exposés de la vallée du ruisseau de la Planchetorte en amont
de l'ancienne N 20 (la D 920) à Brive
on rencontre au sein d'une végétation arbustive
de nombreuses espèces qui gardent leurs feuilles plusieurs années.





Aspect général de l'ancien parc sous la route de Chèvrecujols  fin février 2015



L'horizon toujours vert et exubérant des bambous flêches dans la partie plus humide des sites traités.
Ci dessous localisation des secteurs étudiés entre Brive urbain et le sud rural de la commune.


En Région Limousin nous avons peu affaire à ce type de végétation,
il semble même que celle-ci soit unique par le nombre
d'espèces présentes caractérisant l'association phytosociologique
la " Chênaies pubescentes méditerranéennes
autour du Laurier-sauce "
 ( Voir plus loin le document 5310_1 du Muséum National d'Histoire Naturelle ).

La présence d'un parc forestier depuis longtemps laissé au soin de sa seule évolution pourrait expliquer
ces ensembles de fourrés assimilés
pour faire bref, par leur espèces méridionales, à un matorral méditerranéen,
 bien que le terme ne soit pas vraiment approprié, désignant des groupements situés bien plus au sud de la France.


Mais si pendant longtemps on a pu croire à l'introduction artificielle de ces espèces qu'ignorait la Flore de notre région,
on peut tout aussi penser à la lueur des inventaires effectués dans une zone bien plus large englobant ce parc
qu'on a affaire ici à des conditions climatiques, hydrologiques, géologiques et d'éclairement
qui peuvent convenir naturellement à l'existence d'une telle végétation.

La zone principale d'expansion des principales espèces qui se trouve au nord-ouest du vieux parc correspond
également à la zone où la voie ferrée s'est installée à l'aide du premier tunnel de la ligne reliant Brive à Toulouse
 dont les travaux remontent à la fin du 19 ème siècle , Y-a-il eu alors un abandon de l'exploitation agricole de cette zone
 avec un retour progressif aux landes et installation de la végétation qui est l'objet de cet article ?



Allure générale printanière de l'ancien parc en contrebas de la butte de Chèvrecujols 


Il ya pour l'instant peu de données sur l'élaboration de ce parc, mais certainement
 il est plus que centenaire aux dires des personnes les mieux informées du secteur.
C'est un ensemble boisé qui se trouve immédiatement

en contrebas de la route arrivant au quartier rural de Chèvrecujols depuis les grottes de Saint-Antoine.
Ce bois occupant exactement dans sa partie haute la transition géologique
entre les derniers grès grossiers
 du bassin de Brive et les premières couches
d'argiles et de dolomies typique de l'Hettangien (i2a et i2b du Lias)


Carte géologique du secteur sus-est de la commune de Brive tiré de Géoportail

Ce substrat basique est à l'origine des les puys et sommets de la commune
- le Puy Blanc : sommet de la commune avec 313 m, en partie sur la commune de Noailles,
- le Puy Lenty, haut lieu de la biodiversité de la commune,
- le Puy de Chèvrecujols relié par une crête à celui du Chastanet très voisin,
- le Puy Redon et Puy Laborie : ceux-ci en limite également avec la commune de Noailles,
 - et enfin le petit sommet dit du "pied du Causse" vers le village de Champ.

Ce bois dit de Chèvrecujols s'étend sur 3 à 4 hectares et si on parle de parc, c'est qu'on y rencontre quelques aménagements
Ainsi on y voit une belle série de bancs directement taillés sur les derniers grès massifs de Brive (i1) que relaient plusieurs chemins
que le manque d'entretien rend de plus en plus incertains.



Cet ensemble de bancs au différent design constitue un beau patrimoine assez ignoré des habitants de la commune.


Le parc se pare d'une végétation luxuriante et parfois exotique, amplifiée par l'envahissement
des bambous flêches
 dans les conditions plus humides qu'entrainent les argiles calcaires
qui se sont déposées sur les dépressions du socle gréseux.



Un premier relevé botanique effectué en 2010 a permis au sein du vieux parc de déterminer
environ 90 espèces ligneuses
dont beaucoup bien sûr, sont représentatives de nos forêts limousines habituelles.

Les récentes prospections réalisées en dehors de ce parc abandonné, dans ses prolongements nord et sud
 se situent 
dans des conditions naturelles de substrat assez variables, parfois différentes comme au nord
où la végétation se développe sur un substrat plus sableux
et plus sec, propice à la lande à éricacées.


La lande aux bruyères basses se développent dans les substrats plus secs

Ci desssus, au centre l'Hélianthème en ombelle (Cistus ombellatus) ressortant d'autant mieux en hiver
 dans la lande à éricacées (Callune, Bruyère cendrée, Brande et grand Ajonc)




 Un des traits les plus remarquables qui sautent aux yeux lorsqu'on explore ce secteur
est de se trouver souvent au sein d'une végétation sempervirente,
un aspect général auquel nous ne sommes pas habitués surtout en hiver dans nos régions.
Cette végétation sempervirente constitue bien sûr l'intérêt majeur de ce secteur.


Dans la série d'espèces remarquables pour la région et plus ou moins caractéristiques du milieu de
la " Chênaies pubescentes méditerranéennes autour du Laurier-sauce "
voici la liste des arbustes sempervirents présents
par ordre de fréquence dans notre secteur, liste à comparer par la suite avec
la composition présentée
avec celle des cahiers-habitats natura2000  :

Viburnum tinus (nombre estimé de pieds > 500)
Phillyrea media  (nombre estimé de pieds > 300)
Phillyrea latifolia (peut être ; nombre estimé de pieds > 10)
Ruscus aculeatus (nombre estimé de pieds >300)
Ilex aquifolium (nombre estimé de pieds > 150)
Rhamnus alternus  (nombre estimé de pieds > 100)
Elaeagnus x submacrophylla (nombre estimé de pieds > 80)
Laurus nobilis (nombre estimé de pieds > 80)
Arbustus unedo (nombre estimé de pieds > 30)

liste complémentaire d'arbustes sempervirents présents également à Brive :
Buxus sempervirens (nombre estimé de pieds > 40)
Prunus laurocerasus
 (nombre estimé de pieds > 150) 
    Prunus lusitanica (nombre estimé de pieds > 25)
 Taxus baccata (nombre estimé de pieds > 30)
Quercus suber
(nombre estimé de pieds < 3)
Pseudosasa japonica occupe de larges surfaces dans l'ancien parc

Après la liste caractéristique des "Chênaies pubescentes méditerranéennes à Laurier-sauce" ci-dessous
 un long tableau avec plus d'informations reprendra les nombreuses espèces significatives de cette zone de Brive.






Voici en référence un extrait du document tiré des
cahiers-habitats natura2000 émis par inpn.mnhn.fr
(Inventaire national du patrimoine naturel,
Muséum National d'Histoire Naturelle)
 "les
Chênaies pubescentes méditerranéennes à Laurier-sauce"
 http://inpn.mnhn.fr/telechargement/documentation/natura2000/cahiers-habitats

Taillis de Laurus nobilis   5310   code corine 32.216   Chênaies pubescentes méditerranéennes à Laurier-sauce
Caractères diagnostiques de l’habitat

Espèces « indicatrices » du type d’habitat : En retrait et en italique les espèces non présentes dans le secteur présenté à Brive.


Arbousier  Arbutus unedo
Chêne pubescent  Quercus humilis
Chêne vert   Quercus ilex
Filaria à larges feuilles   Phillyrea latifolia
Houx   Ilex aquifolium
Laurier-sauce   Laurus nobilis
Lierre   Hedera helix
Millepertuis androsème   Hypericum androsaemum
Pervenche intermédiaire   Vinca difformis
Viorne tin   Viburnum tinus
Aliboufier   Styrax officinalis
Alouchier   Sorbus aria
Arisarum vulgaire   Arisarum vulgare
Brachypode des forêts   Brachypodium sylvaticum
Céphalanthère rouge   Cephalanthera rubra
Chèvrefeuille de Toscane   Lonicera etrusca
Cormier   Sorbus domestica
Cornouiller mâle   Cornus mas
Cornouiller sanguin   Cornus sanguinea
Doradille onoptère   Asplenium onopteris
Ellébore fétide   Helleborus foetidus
Épervière des murs   Hieracium murorum
Épipactis à petites feuilles   Epipactis microphylla
Fragon piquant   Ruscus aculeatus
Garance voyageuse   Rubia peregrina
Géranium pourpre   Geranium robertianum subsp. purpureum
Gesce à feuilles larges   Lathyrus latifolius
Hippocrépide faux baguenaudier   Hippocrepis emerus
Laîche à deux épis   Carex distachya
Mélitte à feuilles de mélisse   Melittis melissophyllum
Myrte   Myrtus communis
Pulicaire odorante   Pulicaria odora
Rosier toujours vert   Rosa sempervirens
Smilax rude   Smilax aspera
Violette à feuilles sombres   Viola scotophylla


Caractéristiques stationnelles
Étage thermo-méditerranéen, entre 20 et 80 m d’altitude, plus rarement mésoméditerranéen jusque vers 200 m.
Climat particulièrement clément (chaud).
Bordures de dépressions exploitées par l’homme, vallons frais à humides.
Végétation résiduelle dont l’étendue est très réduite actuellement.
Installé aussi bien sur calcaire que sur silice.
Roches-mères : colluvions épaisses.
Sols colluviaux épais, de type brun, à bonne activité biologique et présentant un bilan hydrique favorable en relation
avec les conditions stationnelles « confinées ».
Variabilité
Un type principal : chênaie pubescente méditerranéenne à Laurier-sauce [Lauro nobilis-Quercetum pubescentis].
Variations secondaires :
- selon le substrat :
• variante sur matériaux issus de roches calcaires : avec Mélitte à feuilles de mélisse (Melittis melissophyllum), Primevère de Colonna (Primula officinalis subsp. columnae),
• variante sur matériaux issus de roches siliceuses avec présence éventuelle du Chêne liège (Quercus suber), avec l’Arbousier (Arbutus unedo), le Myrte (Myrtus communis)… ;
- selon l’altitude :
• forme de basse altitude où peuvent se rencontrer le Pistachier lentisque (Pistacia lentiscus) et le Myrte,
• forme légèrement plus élevée dépourvue de ces espèces.
N.B. : le Laurier-sauce existe également dans quelques individus de chênaies vertes à Arisarum vulgaire (Arisarum vulgare) (voir la fiche « Yeuseraies » 9340-2 dans les « Cahiers d’habitats » forestiers).
Physionomie, structure
Peuplements arborescents fortement dominés par le Chêne pubescent (Quercus humilis) accompagné par le Chêne vert (Quercus ilex) dispersé, plus rarement le Chêne liège.
La sous-strate inférieure est constituée par le Laurier-sauce et l’If (Taxus baccata), ce dernier peu recouvrant.
La strate arbustive est très diversifiée avec la Viorne tin (Viburnum tinus), l’Arbousier, le Filaire à larges feuilles (Phillyrea latifolia), le Rosier toujours vert (Rosa sempervirens),
le Chèvrefeuille de Toscane (Lonicera etrusca), le Cytisophylle à feuilles sessiles (Cytisophyllum cytisophyllus), le Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea)…
Nombreuses lianes en draperies : Smilax rude (Smilax aspera), Clématite flammette (Clematis flammula), Tamier commun (Tamus communis), Lierre (Hedera helix)…
La strate herbacée est moyennement recouvrante avec la Garance voyageuse (Rubia peregrina), l’Arisarum vulgaire, le Géranium pourpre (Geranium robertianum subsp. purpureum),
l’Épervière des murs (Hieracium murorum), le Brachypode des forêts (Brachypodium sylvaticum)…


Tableau des espèces présentes  dans l'ensemble du secteur de Brive présenté
Quelques fiches sur les espèces caractéristiques qui apparaissent en bleu ou en inversion vidéo lorsque le pointeur passe dessus
sont consultables à partir des éléments de ce tableau, les photos incluses dans ce tableau permettent aussi cette consultation.




Nom latin C=caduc ou S=Sempirent Nom français Famille Présence secteur Commentaires
origine
Acacia dealbata C Mimosa d'hiver Fabaceae Chastanet plusieurs bosquets
introduit d'Australie,
début 19 ème siècle
Acer campestre C Érable champêtre Aceraceae présent
Europe
Acer monspessulanum C Érable de Montpellier Aceraceae à rechercher Proche sur Causse corrézien Arbre du pourtour méditerranéen
Acer platanoides C Érable plane Aceraceae présent
Europe
Acer pseudoplatanus C Érable sycomore Aceraceae présent
Europe centrale et occidentale
Amelanchier ovalis C Amélanchier Rosaceae vieux parc ne semble pas se propager
Europe centrale et méridionale

Amélanchier

Arbousier
Arbutus unedo S Arbousier Ericaceae vieux parc
et çà et là
se propage lentement
Pourtour méditerranéen occidental
Arum italicum
Arum d'Italie Araceae présent

Sud-ouest Europe
Buglossoides purpurocaerulea =
Lithospermum purpurocaeruleum
C
Grémil bleu pourpre Boraginaceae présent entre vieux parc et route
Sud-ouest Europe
Buxus sempervirens S Buis commun Buxaceae présent
Europe centrale et méridionale 
Calluna vulgaris S
Callune Ericaceae présent
Europe

Grémil bleu pourpre

Hélianthème en ombelle
Carpinus betulus C Charme Betulaceae présent
Europe, surtout centrale
Castanea sativa C Châtaignier Fagaceae présent Quelques très vieux arbres plantés

Cercis siliquastrum C Arbre de Judée Fabaceae présent
Sud de l'Europe et de l'ouest de l'Asie.
Cistus umbellatus = Halimium umbellatum C Hélianthème en ombelle Cistaceae Espèce emblématique des landes de Brive, bien présent dans la zone d'expansion du groupement végétal en zone découverte.
Clematis flammula C Clématite flammette Renonculaceae à rechercher sur les marnes
Clematis vitalba C Clématite des haies Renonculaceae présent
commun
Cornus mas C Cornouiller mâle Cornaceae Quelques exemplaires sur le pourtour de la zone
Cornus sanguinea C Cornouiller sanguin Cornaceae présent
très commun
Corylus avellana C Noisetier Corylaceae présent
très commun
Cotoneaster franchetii
S Cotonéaster de Franchet Rosaceae présent, souvent planté et se propage sur la zone marno-calcaire
Cotoneaster_x_watereri S Cotonéaster hybride Rosaceae présent, planté se propage dans les soius-bois
Crataegus monogyna C Aubépine à un style Rosaceae présent
commun
Cydonia oblonga C Cognassier Rosaceae présent sur le pourour
Asie Sud-Ouest
Cytisus scoparius C Genêt à balais Fabaceae présent
très commun
Elaeagnus x submacrophylla S Chalef de Ebbing Elagnaceae Originaire du japon, ce chalef se propage dans de nombreux secteurs, avec une préférence pour les endroits humides

Chalef de Ebbing

Bruyère à balais
Erica cinerea C Bruyère cendrée Ericaceae présent

Erica scoparia C Bruyère à balais Ericaceae présent, la bruyère caractéristique de Brive qui donne de la hauteur à la lande.
Evonymus europaeus C Fusain d'Europe Celastraceae présent
très commun
Ficus carica C Figuier Moraceae présent sur le pourtour

Forsythia suspensa C Forsythia Oleaceae planté sans propagation
Fraxinus excelsior C Frêne élevé Oleaceae présent
très commun
Genista anglica C Genêt d'Angleterre Fabaceae présent ourlet forestier, lande
peu commun sur Brive
Genista pilosa C Genêt poilu Fabaceae présent ourlet forestier
Hedera helix S Lierre grimpant Araliaceae présent
très commun
Helleborus foetidus
Éllébore fétide Ranunculaceae
présent
butte dolomitique

Hieracium murorum C
Épervière des murs Asteraceae
présent
commun
Hippocrepis emerus C Coronille émérus Fabaceae présent dans le vieux parc sous un couvert important

Coronille émérus

Millepertuis androsème
Hypericum androsaemum C Millepertuis androsème Hypericaceae présent
méditerranéen-atlantique
Ilex aquifolium S Houx Aquifoliaceae présence importante en fond de vallon avec le Fragon épineux
Jasminum nudiflorum S Jasmin d'hiver Oleaceae présent planté
Chine
Juglans regia C Noyer commun Juglandaceae présent à proximité
Juniperus communis S Genévrier commun Cupressaceae présent 

Laburnum anagyroides C Cytise aubour Fabaceae présent au sud du vieux parc
méridional montagnard

Genévrier commun

Laurier sauce
Laurus nobilis S Laurier sauce Lauraceae présent, arbuste de base du groupement méridional, semble y avoir plusieurs variétés
Ligustrum ovalifolium S Troène à feuilles ovales Oleaceae présent planté
Japon
Ligustrum vulgare C Troène commun Oleaceae présent
très commun
Ligustrum lucidum W.T.Aiton 
Troène de Chine
Oleaceae à vérifier


Lonicera japonica
Chèvrefeuille du Japon Caprifoliaceae présent


Lonicera periclymenum C Chèvrefeuille des bois Caprifoliaceae présent
commun
Lonicera xylosteum C Camérisier Caprifoliaceae à rechercher
Malus sylvestris C Pommier sauvage Rosaceae présent

Melittis melissophyllum
Mélitte à feuilles de mélisse Lamiaceae
un pied sur le versant est de la  butte Chèvrecujols
Mespilus germanica C Néflier d'Allemagne Rosaceae présent à proximité
Phillyrea latifolia
(traité avec le suivant)
S Alavert , Aouret Oleaceae Quelques Phillyrea à Brive ont des rejets à feuilles très larges et à base subcordée correspondant à la description de Flora Gallica, mais les feuilles possèdent également des dents très marquées.
Phillyrea media S Alavert , Aouret Oleaceae très présent sur une large zone, se propage, il est  peut être dans son milieu naturel 
Pinus pinaster S Pin des Landes Pinaceae présent

Pinus pinea S Pin pignon Pinaceae présent
Région méditerranéenne
Pinus sylvestris
Pin sylvestre Pinaceae présent

Platanus acerifolia C Platane Platanaceae présent


Alavert , Aouret

Laurier-cerise, Laurier palme, Laurier du Caucase
Populus alba C Peuplier de Hollande Salicaceae présent

Populus nigra C Peuplier noir Salicaceae à vérifier

Populus tremula C Tremble Salicaceae présent

Populus X canescens C Peulier grisard Salicaceae présent

Prunus avium C Merisier  Rosaceae présent

Prunus cerasifera f. atropurpurea C Cerisier acide Rosaceae présent
Asie Sud-Ouest
Prunus laurocerasus S Laurier-cerise, Laurier palme, Laurier du Caucase Rosaceae présent
Sud-Est Europe
Prunus lusitanica S Laurier du Portugal Rosaceae présent
Portugal
Prunus mahaleb C Cerisier de sainte Lucie Rosaceae présent

Prunus spinosa C Prunelier Rosaceae présent

Pseudosasa japonica S Bambou flèche Gramineae présent grande expansion sur la zone humide di vieux parc
originaire du Japon
Pyracantha coccinea  S Buisson ardent Rosaceae présent
Asie Mineure
Pyrus pyraster C Poirier sauvage Rosaceae
proche
Quercus humilis C Chêne pubescent Fagaceae présent

Quercus ilex
Chêne vert
Fagaceae



Quercus petraea C Chêne sessile Fagaceae présent


Chêne pubescent

Nerprun alaterne
Quercus robur C Chêne pédonculé Fagaceae présent

Quercus suber S Chêne-liège Fagaceae présent mais semble vouloir disparaître
Rhamnus alaternus S Nerprun alaterne Rhamnaceae présent
Robinia pseudoacacia C Robinier, Acacia Fabaceae présent Introduit depuis l'Amérique du Nord en Europe à parir de 17 ème siècle , a conquis depuis de vastes étendues dont une part de la plaine du Danube.
Rosa arvensis C Rosier rampant Rosaceae présent

Rosa canina C Eglantier Rosaceae présent

Rosa sempervirens S
Églantier sempervirent
Rosaceae à rechercher

Europe méridionale, du Portugal à la Turquie
Rubia peregrina S
Garance voyageuse
Rubiaceae
présent


Rubus caesius C Ronce bleue Rosaceae présent

Rubus sp C Ronce Rosaceae


Ruscus aculeatus S Petit-houx, Fragon épineux Liliaceae présent

Salix alba C Saule blanc Salicaceae présent

Salix caprea C Saule marsault Salicaceae présent

Salix cinerea C Saule cendré Salicaceae présent


Petit-houx, Fragon épineux

Alisier torminal
Sambucus nigra C Sureau noir Caprifoliaceae présent
commun
Smilax aspera S
Salsepereille d'Europe
Smilacaceae
Non présent à rechercher
Proche à Chasteaux
Région méditerranéenne
Sorbus domestica C Cormier Rosaceae vieil arbre à la Montade  Europe méridionale
Sorbus torminalis C Alisier torminal Rosaceae présent
Europe, surtout centrale
Spartium junceum C Spartier à tiges de jonc Fabaceae présent sur marnes
Europe méridionale 
Symphoricaros albus C Symphorine Caprifoliaceae présent
Amérique du Nord

Spartier à tiges de jonc

If commun
Syringa vulgaris C Lilas commun Oleaceae présent proche Asie Mineure
Taxus baccata S
If commun
Taxacea
présent
Europe ; Caucase ; Algérie
Tilia cordata C Tilleul des bois Tiliaceae présent
Europe
Tilia platyphyllos C Tilleul à larges feuilles Tiliaceae présent
Europe centrale et méridionale
Ulex europaeus C Grand Ajonc Fabaceae présent
Europe occidentale
Ulex minor C Ajonc nain Fabaceae présent
Europe occidentale
Ulmus glabra C Orme glabre Ulmaceae présent

Ulmus minor C Petit Orme Ulmaceae présent

Viburnum lantana C Viorne mancienne Caprifoliaceae présent sur marnes
Europe centrale et méridionale
Viburnum rhytidophyllum S Viorne à feuilles ridées Caprifoliaceae présent

Viorne à feuilles ridées

Viorne-tin
Viburnum tinus S
Viorne-tin Caprifoliaceae oui

méditerranéen
Vinca difformis S
Pervenche difforme Apocynaceae
Peut être à rechercher et à différencier de la petite Pervenche
Vinca minor
Vinca major
S
Petite Pervenche
Grande Pervenche
Apocynaceae
La petite Pervenche occupe le sol sur une large partie du sol du vieux parc.
Viola alba Besser subsp. scotophylla C Violette à feuilles sombres Violaceae en régression sur les marnes
subméditerranéen
Vitis vinifera C
Vigne Vitaceae présent en témoin d'anciennes cultures
Yucca gloriosa S
Yucca Liliaceae Semble souvent abandonné dans la nature par les jardiniers,  s'installe alors cà et là.






Chemin de crête sur les dolomies plus sèches vers les réservoirs de Chèvrecujols ;
au dessous chemin forestieriau milieu des arbustes sempervirents.



L'expansion arbustive sur les terrains marno-calcaires laissés à l'abandon sur la butte de Chèvrecujols
peut se faire au détriment de la strate herbacée comprenant quelques espèces
remarquables en Région Limousin :
Le Tétragonolobe maritime (Lotus maritimus) sur son seul site connu en Limousin
Le Mélilot élevé (Melilotus altissimus)
L'Erigéron acre (Erigeron acris)
L'Inule à feuilles de saule (Inula salicina)
Le Tabouret des champs (Thlaspi arvense)


La Céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra) s'est établie sous le couvert forestier du sommet de la butte.




Dans la liste cliquable des huit groupements phytosociologiques qui suivent on pourra retrouver des éléments présentés
 dans le tableau qui pourraient donc des évoquer des bribes des associations présentées.

Les documents de cette liste sont tirés des cahiers-habitats natura2000 émis par inpn.mnhn.fr
(Inventaire national du patrimoine naturel,
Muséum National d'Histoire Naturelle)











L'
Alavert (Phillyrea media) s'étend vers la Montade
 




La chênaie verte thermo-atlantique  :

 Quelques autres espèces, très caractéristiques comprennent diverses méditerranéennes plus ou moins strictes comme l’Arbousier Arbutus unedo, l’Alaterne Rhamnus alaternus ou la Clématite brûlante Clematis flammula ; le Laurier-tin Viburnum tinus, espèce ornementale, y est naturalisée et s’y ressème très bien. Le reste des espèces emprunte surtout au cortège de la chênaie pubescente - Erable de Montpellier, Garance voyageuse etc. - mais il faut noter qu’en raison de la densité du couvert arboré et du peu de lumière filtrant jusqu’au sol, la strate herbacée de la chênaie verte est souvent d’une grande pauvreté : quelques rares espèces tolérantes à l’ombre comme le Lierre, la petite Pervenche le Fragon, l’Arum d’Italie (tous à feuillage persistant !) y sont généralement dominantes.

 la strate ligneuse (arbres, arbustes, lianes) le manteau associé à l’habitat est la fruticée calcicole à Garance et Viorne lantane (RUBIO PEREGRINAE-VIBURNETUM LANTANAE) représentée ici par une sous-association plus thermophile à Quercus ilex, Phillyrea latifolia, Arbutus unedo

*Arbutus unedo, Clematis flammula, *Osyris alba, *Phillyrea latifolia, Quercus ilex, Rhamnus alaternus, *Rosa sempervirens, (Viburnum tinus)

Acer campestre, Acer monspessulanum, Arum italicum, Brachypodium pinnatum, Carex flacca, Crataegus monogyna, *Daphne laureola, Epipactis helleborine, Fraxinus angustifolia ssp.oxycarpa, Hedera helix, Iris foetidissima, Laurus nobilis, Ligustrum vulgare, Quercus pubescens, Rubia peregrina, Ruscus aculeatus, Sorbus torminalis, Tamus communis, Viburnum lantana

Genetta genetta
Cyrtaspis scutata, Ephippiger ephippiger, Leptophyes punctatissima, Oecanthus pellucens, Meconema meridionale, Pholidoptera griseoaptera

Hypnum cupressiforme, Pleurochaete squarrosa, Scleropodium purum, Tortula ruraliformis
Cortinarius aurilicis, Cortinarius chavassutii, Cortinarius variiformis, Lactarius atlanticus, Leccinum lepidum, Mycena quercus-ilicis, Russula ilicis, Scenidium nitidum

 
Valeur biologique
 
Sa valeur paysagère est très forte car elle confère aux biotopes rocheux auxquels elle est le plus souvent associée un caractère méditerranéen accusé.
 La valeur floristique de l’habitat est surtout marquée  plusieurs plantes méditerranéennes trouvent refuge : Arbousier, Alaterne, Osyris…mais elle reste modeste à l’intérieur des terres, hormis la présence parfois abondante du Filaria
Menaces
Les principales menaces sont liées à l’urbanisation.  leur état de conservation est mauvais (pénétration d’espèces exotiques ou horticoles, cortège spécifique incomplet, eutrophisation de la strate herbacée, piétinement…).


Fourrés sur sols acides [Ulici-Cytision striati, Sarothamnion scoparii 31.84, 31.85]
 
Physionomie-écologie : On a là des formations buissonnantes caractérisées par une strate dominante de ligneux à feuilles caduques
d’une taille moyenne de l’ordre de 2 à 3 mètres. D’un point de vue physionomique, on les observe au voisinage des landes dites hautes.

A Brive, ces fourrés ne couvrent pas de grandes surfaces homogènes mais sont fréquents.
Ils forment avec les milieux ouverts ou en marge des milieux forestiers des
mosaïques avec les habitats voisins, ils constituent alors des milieux de transition.
Il s’agit de séries dynamiques souvent liées à l’abandon de prairies anciennement cultivées
mais de faible capacité agronomique ou de landes autrefois pâturées sur un mode extensif.
La nature du sous sol, le type de sol déterminent l’apparition de deux grands types d’habitats :
• Les fourrés à genêts à balais ou brandes sur sols faiblement acides, ou sur sols acides thermophiles.
• Les fourrés à ajoncs d’Europe sur sols acides mésophiles voire hydromorphes.
 
Le recouvrement est maximum (100%), par définition le fourré est difficilement pénétrable.
Le Genêt à balais comme l’Ajonc d’Europe sont des espèces héliophiles, mellifères et acidiphiles à large spectre,
elles possèdent en outre des caractères
anatomophysiologiques qui leur confèrent des aptitudes exceptionnelles
à coloniser des sols pauvres.

Le genêt à balais qui a peu de feuilles possède une écorce chlorophyllienne, c’est donc la plante entière
qui par ses organes aériens assure la photosynthèse.
L’ajonc d’Europe comme la plupart des légumineuses héberge au sein de
nodosités racinaires des bactéries symbiotiques
assurant une fixation de l’azote atmosphérique entraînant à terme un enrichissement du sol.

 
Phytosociologie et correspondances typologiques : PVF 2004
 • CYTISETEA SCOPARIO-STRIATI Rivas-Martinez 1975 : végétations arbustives dominées par des Fabacées sur des sols profonds,
subacides à acides ◦

CYTISETALIA SCOPARIO-STRIATI Rivas-Martinez 1975 ■ Ulici europaei-Cytision striati Rivas-Martinez, Bascnes,
T.E. Diaz, Fernandez Gonzalez & Loidi 1991 :


communautés thermo-atlantiques
■ Sarothamnion scoparii Tüxen ex Oberdorfer 1957 : communautés atlantiques et continentales : COR 1991
  • 31.84 Landes à Genêts
  • 31.85 Landes à Ajoncs
 
DYNAMIQUE : Ces fourrés peuvent être soumis à une dynamique importante.
Ils doivent évoluer vers une chênaie à chênes tauzins sur les sols les mieux
drainés ou vers une chênaie
à chênes pédonculés sur les substrats plus humides..

 
Espèces indicatrices : Cytisus scoparius, Erica scoparia, *Pyrus cordata, Ulex europaeus
Espèces accompagnatrices : Castanea sativa, Frangula alnus, Lonicera periclymenum, Populus tremula, Pteridium aquilinum, Pyrus pyraster,
Quercus robur, Rubia peregrina, Rubus section Fruticosi (sous-section Discolores), Rubus section Corylifolii, Sorbus torminalis,
 Salix acuminata, Ulmus minor
Bryophytes : Hylocomium splendens, Hypnum cupressiforme, Pleurozium schreberi, Scleropodium purum
Insectes : Leptophyes punctatissima, Phaneroptera falcata, Phaneroptera nana, Tettigonia viridissima
Valeur biologique : Cet habitat n’héberge pas d’espèces végétales protégées.
 
Son intérêt biologique réside dans le fait qu’il s’agit d’un habitat de transition.
Menaces : L’aspect touffu des fourrés, leur situation en marge de milieux plus faciles à identifier, la difficulté à prendre en compte une approche dynamique des paysages, amènent trop fréquemment les aménageurs et les responsables de gestion à pratiquer
des « nettoyages » et à faire disparaître ce type d’habitats.



Fourrés pré forestiers  Sambuco-Salicion capreae  
 
Physionomie - écologie : On a là des communautés de coupes et de clairières forestières sur sols calcaires
ou marno-calcaires souvent assez riches en azote.
Ces formations sont fréquemment hétérogènes notamment du fait de la nature plus ou moins hydromorphe du substrat,
du type de formation forestière qui les héberge ou encore du stade de leur évolution.
Il s’agit en effet de groupements temporaires qui précèdent les associations forestières.
Leur « durée de vie »peut être estimée à une vingtaine d’années dans le cadre d’une évolution naturelle.
 
Les ligneux - jeunes arbres, arbustes et arbrisseaux à feuilles caduques 
sont largement dominants, avec notamment des espèces pionnières comme le Saule marsault (Salix caprea).
L’influence de la forêt est marquée par la présence d’espèces de demi-ombre comme le Sureau noir (Sambucus nigra)
ou appartenant au manteau forestier, le Chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum) et le Troène (Ligustrum vulgare).
Toutes ces espèces se retrouvent ici en mélange avec des espèces thermo-héliophiles comme les ronces (Rubus sp.).
Les thérophytes sont par contre toujours des espèces héliophiles qui tendent à disparaître lorsque le stade forestier finit par s’installer.
Ici ou là, la strate arbustive peut être dominée par quelques arbres, spécialement des essences qui supportent mal
la concurrence des espèces sociales, on pourra y trouver le Bouleau verruqueux (Betula pendula) ou le Peuplier tremble (Populus tremula).
 
Phytosociologie et correspondances typologiques : PVF 2004
CRATAEGO MONOGYNAE-PRUNETEA SPINOSAE Tüxen 1962 : manteaux arbustifs, fruticées et haies
 • Sambucetalia racemosae Tüxen 1950 : communautés des coupes forestières ◦ Sambuco racemosae-Salicion capreae Tüxen & Neumann in Tüxen 1950

COR 1991 31 872 Clairières à couvert arbustif
 
Confusions possibles : Dans notre région de plaine, l’habitat ne possède pas de bonnes caractéristiques
 (absence, notamment, du Framboisier, du Sureau à grappes et de divers chèvrefeuilles non lianoïdes, si typiques des étages montagnard et subalpin) ;
on y rencontre en mélange des essences préforestières de bonne taille (Betula pendula, Salix caprea….),
des espèces arbustives du manteau forestier ainsi qu’une strate herbacée formée de plantes des clairières ouvertes
On remarquera cependant l’absence d’arbres ayant atteint leur développement mature comme on peut les trouver en pleine forêt
 
Dynamique : Elle est toujours très importante et peut se traduire par une succession rapide d’espèces
plus ou moins pionnières accompagnée par une fermeture rapide du milieu.
La forte densité des individus assurant le recouvrement total du sol ainsi que leur taille limitée,
inférieure à 3 mètres, signent une végétation de fourré.
 
Espèces indicatrices : Betula pendula, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Hedera helix, Populus tremula,
Rubus fruticosus, Salix capraea, Sambucus nigra,
Insectes : Callophrys rubi, Gonepteryx rhamni, Nymphalis antiopa, Nymphalis polychloros
Oiseaux : Luscinia megarhynchos, Sylvia atricapilla, Troglodytes troglodytes, Turdus merula, Turdus philomelos
 
Valeur biologique : D’une manière très générale, on ne rencontre dans cet habitat que des espèces banales,
la valeur patrimoniale régionale est donc généralement faible.
Cependant, en créant au sein du milieu forestier un espace un peu plus ouvert,
 la clairière à couvert arbustif favorise l’installation d’espèces végétales et animales d’interface.
 Des oiseaux comme le Rossignol philomèle ou la Fauvette à tête noire trouvent là des conditions favorables à leur nidification.
 
Menaces : Ce type de végétation, conséquence des coupes de bois est peu prisé par les forestiers et
aura donc tendance à disparaître rapidement dans les massifs soumis à une gestion intensive.


Fourrés mésophiles  Prunetalia spinosae 31.81, 31.83  Rédacteur : Guy Chézeau
 
Physionomie-écologie :
 
Il s’agit d’un ensemble de fourrés caractéristiques des lisières forestières (chênaies et chênaies-charmaies),
des haies et des recolonisations des terrains boisés du domaine atlantique.
Ces milieux hébergent de nombreuses espèces à fruits charnus de couleur noire ou rouge.
On distinguera deux grands types d’habitats :
Les fourrés médio – européens sur sols fertiles, riches en nutriments, neutres ou alcalins.
Les fruticées atlantiques des sols pauvres en calcaire ou décalcifiés, à affinité mésoacidiphile.
Sur les sols riches, se développe une formation très dense d’arbustes au sein de laquelle le Prunellier est dominant ;
il est la plupart du temps associé à des ronces, au Troène, à l’Aubépine monogyne, au Chèvrefeuille des bois ou au Sureau noir,
toutes espèces caractéristiques des lisières forestières et des sols riches notamment en azote.
Les sols pauvres laissent apparaître une formation moins diversifiée au sein de laquelle les ronces sont dominantes
avec la Bourdaine, l’Ajonc d’Europe et constituent des haies et des buissons (une fruticée)
Dans les deux cas, ces formations correspondent à des stades évolutifs conduisant vers la forêt
avec une composition floristique très proche du manteau.
Aux stades avancés, on pourra trouver quelques espèces arborescentes : érables champêtre ou de Montpellier, ormes,
Chênes pubescent sur sols chauds et secs ou Chênes pédonculé sur sols plus frais, Charme, Châtaignier sur sols décalcifiés.

La faune associée à ces milieux est représentée par un ensemble de groupes (oiseaux, reptiles, mammifères, insectes…)
regroupant des espèces qui y trouvent à la fois leur nourriture et un abri.
Les nanophanérophytes très largement dominants assurent un recouvrement maximum du sol
ce qui limite d’autant le développement des annuelles.
 
Phytosociologie et correspondances typologiques : PVF 2004 :
 • CRATAEGO MONOGYNAE-PRUNETEA SPINOSAE Tüxen1962 ◦ Prunetalia spinosae Tüxen 1952 :
communautés arbustives des sols carbonatés ou plus ou moins désaturés
■ Tamo communis-Viburnion lantanae Géhu & al. 1983 : communautés calcicoles à neutrophiles, mésophiles
■ Frangulo alni-Pyrion cordatae Herrera & al.1991 : communautés acidiphiles thermoatlantiques
■ Ulici europaei-Rubion ulmifolii Weber 1997 : communautés acidiphiles atlantiques
■ Pruno spinosae-Rubion radulae Weber 1997 : communautés mésophiles à mésohygrophiles sur sols désaturés
 
COR 1991 :
 • 31.81 Fourrés médio – atlantiques sur sols fertiles
• 31.83 Fruticées atlantiques des sols pauvres
 
Confusions possibles : Beaucoup d’espèces de ces habitats se retrouvent dans les sous bois non entretenus,
en lisière des milieux forestiers où ils constituent le manteau ;
c’est donc la nature buissonnante qui doit permettre de les identifier.
La limite avec les groupements de fourrés xérothermophiles n’est pas toujours facile à trouver,
c’est l’absence du buis ou des genévriers qui permet de faire la différence.
En milieu acidiphile sur sols décalcifiés, c’est l’absence du genêt à balai ou des ajoncs que l’on recherchera
pour les différencier des fourrés sur sols acides.
 
Dynamique : Lorsqu’ils ne sont pas soumis à des méthodes de gestion drastiques avec broyage mécanique,
ce qui est quand même la plupart du temps le cas, ces habitats possèdent une dynamique très importante, spécialement sur sols riches.
Ils peuvent alors évoluer rapidement vers le milieu pré-forestier avec l’apparition de phanérophytes arborescents.
 
Espèces indicatrices : Clematis alba, Cornus sanguinea, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Frangula alnus,
Hedera helix, Ligustrum vulgare, Lonicera periclymenum, Prunus spinosa, Rosa sp., Rubus sp., Sambucus nigra,
Tamus communis, Ulex europaeus, Viburnum lantana

Oiseaux : Emberiza citrinella, Hippolais polyglotta, Lanius collurio, Sylvia communis

Reptiles : Coluber viridiflavus, Lacerta bilineata, Vipera aspis

Papillons : Aporia crataegi, Brenthis daphne, Callophrys rubi, Eriogaster catax, Gonopteryx rhamni, Hamaeris lucina,
 Iphiclides podalirius, Satyrium acaciae, Satyrium pruni, Thecla betulae

Insectes : Leptophyes punctatissima, Meconema thalassinum, Phaneroptera falcata, Tettigonia viridissima

Mycologie :  Calocybe gambosa, Mitrophora semilibera, Tubaria autochtona

Bryophytes : Hypnum cupressiforme, Scleropodium purum

 
Valeur biologique : Même s’ils n’hébergent pas d’espèces végétales ou animales protégées,
ces habitats doivent être considérés comme présentant une valeur patrimoniale non négligeable
dans le contexte actuel d’une nature dite « ordinaire » fortement agressée par l’agriculture productiviste
et la multiplication des infrastructures.
 Parce qu’ils assurent le gîte et le couvert à de nombreuses espèces animales,
ils participent à l’existence de corridors biologiques au sein de milieux très fragmentés.
Localement, ils peuvent héberger quelques espèces rares dans les genres trop souvent négligés des Rosa et des Rubus,
enfin on y trouve les plantes hôtes de nombreux papillons du groupe des théclas.
 
Menaces : Le côté envahissant et mal aimé, car souvent impénétrable, de ces habitats les soumet le plus souvent à
une gestion humaine agressive (broyage mécanique pouvant être répété chaque année, arrachage…).
Leur grande capacité de régénération leur permet de résister à cette pression
lorsqu’ils ne sont pas totalement soumis à une éradication définitive.




Fourrés xéro-thermophiles  Berberidion 31.82 / 31.88  Rédacteur : David Suarez
 
Physionomie - écologie
 
Les fourrés xéro-thermophiles sont des formations arbustives denses qui se développent sur des substrats carbonatés
ou basiques formés sur les calcaires secondaires du Jurassique et du Crétacé supérieur.
Il s’agit le plus souvent de peuplements de Genévrier commun Juniperus communis, associés ou non à d’autres essences arbustives basses,
dont la physionomie varie du fourré dense au voile épars, voire d’îlots parsemant les pelouses calcicoles
auxquelles ils sont presque toujours associés.
En fonction des conditions stationnelles, ces fourrés peuvent revêtir un caractère primaire, notamment sur les corniches rocheuses ou
les fortes pentes soumises à des contraintes érosives bloquant la dynamique évolutive naturelle de cet habitat.
Dans ces conditions, le Buis Buxus sempervirens remplace alors souvent le genévrier et forme des peuplements denses et monospécifiques.
En dehors de ces stations particulières, il s’agit de formations secondaires instables issues de pratiques agropastorales extensives anciennes.
En l’absence de pastoralisme ou de gestion mécanique permettant la régénération du genévrier et freinant le développement des jeunes arbres,
la dynamique évolutive naturelle conduit à l’installation d’un boisement calcicole (chênaie pubescente, chênaie verte atlantique).

 

Le Genévrier est un arbuste répandu en Europe, des plaines jusqu’à l’étage subalpin, dont la hauteur peut atteindre 7 à 8 mètres
et dont le port, très variable, est en rapport avec les conditions environnementales.
Les sexes sont séparés et il existe des pieds mâles (plus nombreux mais à sénescence plus précoce) et des pieds femelles.
La longévité moyenne est de l’ordre de 70-100 ans mais un record de 2000 ans est connu.
La maturité sexuelle est tardive (vers 10 ans) et la période de fertilité optimale se situe entre 20 et 45 ans.

 
Le Buis est, quant à lui, un arbuste thermophile à affinités méditerranéo-montagnardes qui, après une extension importante
à la période xéro-thermique (- 4000 à - 5000 ans), n’a pu se maintenir en plaine centre-atlantique qu’à la faveur de biotopes particuliers
tels que les corniches rocheuses, les sommets de falaises ou les pelouses calcicoles à sol très superficiel où sa présence a un caractère relictuel.


COR 1991 : 31.82 Fruticées à Buis   31.88 Fruticées à Genévriers communs
 
Directive Habitats 1992 et Cahiers d’habitats : 
5110 Formations stables xéro-thermophiles à Buxus sempervirens des pentes rocheuses
5130 Formations à Juniperus communis sur landes ou pelouses calcaires
 
Confusions possibles : Cet habitat peut être confondu avec d’autres fourrés. Néanmoins, la dominance du genévrier ou du buis permet généralement de le différencier des fruticées à pruneliers et troènes, sur sols plus profonds, ou de la jeune chênaie pubescente, où les genévriers, généralement âgés,
se raréfient au profit des chênes omniprésents.
En cas de forte présence de la Brande (Erica scoparia), le Berberidion peut également être confondu avec la lande sèche, qui se développe sur les sols acides. Dans ce cas la présence d’autres éricacées comme la Bruyère cendrée (Erica cinerea) ou la Callune (Calluna vulgaris), permet de faire aisément la différence entre ces 2 habitats.

 
Dynamique : Formations secondaires issues de déforestations historiques anciennes et de régimes agri-pastoraux (pacage
 aussi d’une reconstitution séculaire du tapis végétal après abandon des cultures,
les fourrés xéro-thermophiles évoluent naturellement vers la forêt calcicole.
Cette évolution peut être plus ou moins rapide, en fonction de l’épaisseur du sol.

 
Espèces indicatrices  *Berberis vulgaris, Buxus sempervirens, Juniperus communis, Prunus mahaleb, *Rhamnus alaternus, *Rhamnus saxatilis ssp infectoria, *Rosa pimpinellifolia, *Spiraea hypericifolia ssp obovata
Espèces accompagnatrices :  Acer monspessulanum, Brachypodium pinnatum, Cornus sanguinea, Erica scoparia, Genista pilosa, Hedera helix, Laburnum anagyroides, Ligustrum vulgare, Lonicera periclymenum,  Prunus spinosa, Quercus humilis, Quercus ilex, Rosa agrestis, Rosa gr.canina, Rosa micrantha, Rubia peregrina, Taxus baccata, Teucrium chamaedrys, Viburnum lantana , Vincetoxicum hirundinaria
Bryophytes :  Bryum caespiticium, Ditrichum crispatissimum, Entodon concinnus, Fissidens dubius, Hylocomium splendens, Hypnum cupressiforme, Hypnum lacunosum, Pleurochaete squarrosa, Racomitrium canescens, Rhytidium rugosum, Scleropodium purum, Thuidium philiberti, Trichostomum crispulum
Mycologie : Calocybe gambosa, Entoloma clypeatum, Mycena ustalis, Tricholoma scalpturatum, Tubaria autochtona
Oiseaux : Hypolaïs polyglotte Hippolais polyglotta, Pipit des arbres Anthus trivialis
Insectes :  Cicadetta montana, Empusa pennata
 
Valeur biologique : la plupart des stations existantes sont constituées de peuplements quasi monospécifiques de Genévrier commun ou de Buis, le plus souvent accompagnés d’espèces pionnières de la chênaie pubescente. Le cortège floristique est alors banal, la majorité des plantes présentes étant communes dans les secteurs calcaires de la région.
 

Menaces : Comme les pelouses calcicoles, les fourrés xéro-thermophiles de la région sont les témoins d’action anthropiques anciennes, et notamment du pâturage des coteaux par les ovins, et ce depuis des siècles. Depuis le milieu du XXème siècle, cet habitat a connu une régression due à différents facteurs comme l’abandon du pastoralisme, qui conduit peu à peu à des boisements de moindre intérêt biologique, l’enrésinement systématique des coteaux, la mise en culture des secteurs à faible pente, l’exploitation des carrières de calcaire, l’urbanisation… Sur certaines zones situées en périphérie urbaine, on observe parfois une colonisation du Berberidion par des arbustes exotiques échappés des jardins, comme les cotonéasters, pyracanthas, buddleias… qui peuvent prendre de l’ampleur rapidement et menacer le cortège végétal initial du groupement.




Autres fourrés  Crataego-Prunetea, Cytisetea scopario-striati, Querco-Fagetea  Rédacteur : Guy Chézeau
 
Physionomie - écologie
 
On regroupe ici un ensemble d’habitats ayant la structure du fourré, c’est-à-dire essentiellement, voire uniquement, constitués d’arbustes et présentant une densité des individus qui rend le milieu difficile à pénétrer. 
Il s’agit de stades pionniers évoluant vers un développement forestier, possédant une diversité végétale souvent faible, certains de ces habitats se révélant quasiment mono spécifiques (fourrés de genévriers communs, fourrés de noisetiers, fourrés de bruyère à balais….)
On trouve là, d’une manière très générale, des formations secondaires après exploitation : coupes forestières (recrus forestiers caducifoliés, pré bois de résineux), abandon du pâturage (fourrés de genévriers), friches agricoles et ou industrielles (fourrés mixtes…)
Ce sont des stades transitoires, possédant une biodiversité assez faible, recouvrant des surfaces généralement limitées (on peut relever cependant quelques exceptions comme les terrains militaires), très souvent mal considérés. « Broussailles », « friches », « fourrés », sont autant de termes à connotation péjorative pour les désigner avec, pour conséquence, d’en faire des milieux mal connus et mal renseignés.
Seule la strate des phanérogames arbustifs est développée, les annuelles sont peu présentes et la densité d’individus assure une couverture totale du sol.
En fonction de la nature du sol, de l’exposition, de l’utilisation et de la gestion qui ont précédé l’installation du fourré,
on pourra trouver les végétations suivantes :
 • les fourrés de noisetiers doivent être considérés comme un faciès particulier des fourrés mésophiles au sein duquel le noisetier est dominant jusqu’à devenir parfois l’unique espèce ;
• les recrûs forestiers caducifoliés désignent la végétation constituée par l’ensemble des pousses qui se développent sur les souches après la coupe du taillis. Seuls les essences à feuilles caduques rejettent de souche et, parmi celles-ci, certaines espèces rejettent abondamment, comme le charme ou le châtaignier, et peuvent donner des fourrés très fournis ;
• les taillis correspondent à l’ensemble des plantes arborescentes basses formées de cépées, c’est-à-dire de bouquets de jeunes troncs partant d’une souche commune. Le taillis simple apparaît après la coupe de l’ensemble des arbres et s’apparente au recru forestier, le taillis sous futaie intéresse les espèces sciaphiles ou de demi ombre (charme et châtaignier) ;
• le fourré mixte constitue le premier stade de recolonisation haute de forêts mélangées ; il est marqué par la prédominance de jeunes individus d’espèces forestières hautes et sa composition est fonction de l’habitat forestier climax ;
• le prébois de résineux est le premier stade de recolonisation forestière en forêt de conifères après la coupe des arbres adultes : en Poitou-Charentes, essentiellement du Pin maritime.
• à noter en zone littorale le possible développement excessif d’une espèce introduite, d’origine américaine, le Séneçon en arbre (Baccharis halimifolia), d’abord utilisé comme plante ornementale en raison de sa grande résistance aux embruns et qui peut par sa prolificité et sa grande capacité à rejeter de souche, constituer d’importants fourrés totalement mono spécifiques, nécessitant alors des campagnes d’arrachage. Le Baccharis est alors considéré comme plante invasive.
 
Phytosociologie et correspondances typologiques
 
PVF 2004
 
CRATAEGO MONOGYNAE-PRUNETEA SPINOSAE Tüxen 1962 : manteaux arbustifs, fruticées et haies
 • Prunetalia spinosae Tüxen 1952 : communautés des sols carbonatés ou plus ou moins désaturés
 
CYTISEA SCOPARIO-STRIATI Rivas-Martinez 1975 : fourrés dominés par des Fabacées, sur sols profonds et acides 
QUERCO ROBORIS-FAGETEA SYLVATICAE Br.-Bl. & Vlieger 1937 : forêts tempérées caducifoliées
 
COR 1991
31.8 C Fourrés de noisetiers
31.8 D Recrus forestiers caducifoliés
31.8 E Taillis
32.8 F Fourrés mixtes
32.8 G Fourrés de conifères
  
Confusions possibles : Ces fourrés peuvent être difficiles à identifier précisément, entre autre dans les premières années de leur installation, celles qui suivent la réalisation des coupes forestières. Ce n’est toutefois pas le cas pour les prébois de résineux.
 
Dynamique : Elle est spontanée et importante pour l’ensemble de ces fourrés. Sans intervention humaine, on peut estimer de 15 à 30 ans la « durée de vie » de ces habitats avant de retrouver à nouveau le stade forestier.
 
Espèces indicatrices : Acer campestre, A. monspessulanus, (Baccharis halimifolia), Carpinus betulus, Castanea sativa, Clematis vitalba, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Cytisus scoparius, Euonymus europaeus, Hedera helix, Juniperus communis, Ligustrum vulgare, Lonicera periclymenum, L. xylosteum, Pinus pinaster, Quercus ilex, Q. petraea, Q. pubescens, Q. pyrenaica, Q. robur, Rubus fruticosus, Rosa canina, Salix caprea, Sambucus nigra, Ulex europaeus

Espèces accompagnatrices : Deschampsia flexuosa, Fraxinus excelsior, Rubia peregrina, Pteridum aquilinum
Bryophytes : Eurhynchium praelongum, Plagiomnium undulatum, Pseudoscleropodium purum, Thuidium tamariscinum

Valeur biologique : Ces habitats présentent une valeur patrimoniale régionale faible ; cependant, parce qu’ils peuvent constituer des milieux refuge pour diverses espèces animales - oiseaux, reptiles ou mammifères - ils peuvent parfois, localement, présenter un intérêt non négligeable.
Toujours dans une approche locale, ces milieux peuvent participer à la mise en place de liaisons de biodiversité lors de la réalisation des trames vertes et bleues.
 
Menaces : Ces habitats ne sont véritablement menacés dans notre région. Ils sont dédaignés ou au pire mal considérés par le grand public, ce qui peut entraîner parfois leur éradication. Très localement, les déprises qu’elles soient industrielles ou agricoles favorisent leur installation.



Les Landes 
 
Physionomie - structure :  Les landes sont des formations ligneuses basses à moyennes (0.5 à 2.5m de hauteur)
dominées par des chaméphytes (arbrisseaux) et des nanophanérophytes (arbustes) appartenant dans les régions atlantiques
surtout aux familles des Ericacées et des Fabacées (genres Erica, Calluna et Ulex).

En Limousin hors montagne limousine, 5 espèces de bruyères (Erica), 1 de Callune (Calluna) et 2 d’ajoncs (Ulex),
associées diversement selon les conditions pédologiques, se partagent la physionomie des landes et fournissent l’essentiel de leur biomasse.
Quelques arbustes ou arbres, témoins d’un stade passé ou pionniers d’une évolution en cours diversifient fréquemment la structure verticale des landes :
Chêne pédonculé, Bouleau verruqueux, Pin maritime, plus rarement Genévrier.

 
Selon l’histoire de la lande, son ancienneté et la nature d’éventuelles pressions biotiques - fréquence des incendies accidentels,
pâturage occasionnel, densité des lapins, population de cervidés - la structure horizontale peut être plus ou moins ouverte et inclure alors des taches de végétation herbacée, voire bryophytique ou lichénique, qui contribuent beaucoup à sa biodiversité générale.

 
Sous le climat atlantique et thermo-atlantique de la région à faible différences de températures entre les minima hivernaux et les maxima estivaux, la périodicité saisonnière est peu marquée : l’Ajonc nain fleurit en automne, l’Ajonc d’Europe du début de l’hiver au printemps et la plupart des bruyères en été.
 
Les landes atlantiques connaissent leur maximum de diversité dans le sud-ouest de l’Europe (Péninsule ibérique)
et s’appauvrissent selon un gradient sud-ouest / nord-est
.

Caractéristiques biologiques : Les arbustes sociaux constitutifs des landes colonisent essentiellement les sols acides et pauvres
où diverses adaptations morphologiques et physiologiques leur permettent de prospérer et de former d’importantes colonies :
feuilles courtes et étroites, parfois absentes et remplacées par des épines (Ulex),
souvent à marges enroulées (xéromorphie, même dans les landes humides !), symbioses mycorhiziennes (Ericacées) ou bactériennes (Fabacées).
Toutes ces espèces conservent un feuillage vert durant la plus grande partie de l’année autorisant une alimentation carbonée prolongée.

Cependant, malgré cette sempervirence, leur croissance reste lente en raison de la pauvreté nutritive du sol.
La litière, à décomposition lente, s’accumule en formant un humus brut très organique - le « mor » - dont les acides en migrant
à travers les horizons supérieurs du sol contribuent à sa déstructuration et à son appauvrissement (processus de podzolisation).

 
Espèces caractéristiques : Calluna vulgaris, Erica ciliaris, Erica cinerea, Erica scoparia, Erica tetralix, *Erica vagans, Ulex europaeus, Ulex minor, Cytisus scoparius
Oiseaux :  Acanthis cannabina, Anthus pratensis, Anthus trivialis, Caprimulgus europaeus, Circus cyaneus, Lullula arborea, Sylvia undata
Bryophytes : Cladonia arbuscula, Cladonia cervicornis subsp verticillata , Cladonia chlorophaea, Cl. ciliata, Cl. coccifera, Cladonia fimbriata, Cl. floerkeana, Cl. foliacea, Cladonia furcata, Cladonia glauca, Cladonia macilenta, Cladonia mediterranea, Cl. portentosa, Cladonia pyxidata, Cl. ramulosa, Cl. scabriuscula, Cl. squamosa, Cladonia subulata, Cladonia uncialis, Coelocaulon aculeatum, Lassalia pustulata, Parmelia conspersa, P. saxatilis, P. somloensis, Peltigera canina, Peltigera polydactyla, Saccomorpha sp, Umbilicaria grisea
 
Classification : 
Landes sèches à mésophiles 
CH « Landes sèches thermo-atlantiques » Ulici minoris-Ericenion cinereae 
CH « Landes atlantiques subsèches » Ulici minoris-Ericenion cinereae 
CH « Landes atlantiques fraîches méridionales » Ulici minoris-Ericenion ciliaris 
Landes humides 
CH « Landes humides atlantiques septentrionales » Ulici minoris-Ericenion ciliaris 
CH « Landes humides atlantiques méridionales » Ulici minoris-Ericenion ciliaris


Landes sèches à mésophiles  Ulicion minoris 31.2  Rédacteur : Jean Terrisse
 
Physionomie - écologie
 
Les landes sèches à mésophiles occupent des sols sableux, ou sablo-argileux, oligotrophes, généralement acides à pH5 .
Les situations topographiques sont aussi très diverses - plateaux, pentes faibles, crêtes rocheuses
mais ne comprennent jamais des cuvettes qui sont en principe occupées alors par la lande humide ou tourbeuse.

 
Avec 8 associations végétales recensées à ce jour en PC, la variabilité régionale est importante, la différenciation typologique se faisant sur des critères à la fois édaphiques et climatiques (landes arides/sèches/fraîches, landes thermophiles/landes tempérées) alors que la reconnaissance sur le terrain s’appuie souvent sur l’espèce physionomiquement dominante. On distinguera ainsi deux landes dominées par la Bruyère cendrée Erica cinerea,   une par la Bruyère à balais Erica scoparia et une par des Cistacées ligneuses, l’Hélianthème en ombelle Halimium umbellatum
 
En corrélation avec la diversité typologique, la physionomie est assez variable : landes rases à moyennes (20 à 80cm de hauteur) pour la majorité des faciès, mais landes hautes (jusqu’à 2m, voire 2.5m) dès que la Bruyère à balais est présente ou que la dynamique pré-forestière est active. Par ailleurs, la structure horizontale varie elle aussi beaucoup en fonction de la topographie, du stade évolutif et des facteurs anthropo-zoogènes : couverture sub-continue de chaméphytes dans les sites non perturbés ou « rajeunis » ou nappes ouvertes d’Ericacées trouées de clairières occupées par des hémicryptophytes divers, voire des cryptogames (lichens, bryophytes). Enfin, l’habitat se présente rarement isolément mais forme plutôt des mosaïques ou des séquences selon un gradient topographique par exemple avec la lande humide ou divers autres habitats oligotrophiques.
 
Phytosociologie et correspondances typologiques  PVF 2004

Alliance Ulicion minoris Malcuit 1929 
Sous-Alliance Ulicenion minoris Géhu et Botineau 2004
 
Groupe d’associations Ulici minoris-Ericeta cinereae (landes sèches atlantiques à Ulex minor) : Rubio peregrinae-Ericetum vagantis, Potentillo montanae-Ericetum cinereae, Helianthemo umbellati-Ericetum cinereae, Ulici minoris-Ericetum cinereae 
Groupe d’associations Helianthemo alyssoidis-Ericeta cinereae (landes arides, thermo-atlantiques, dégradées) : Arrhenathero thorei-Helianthemetum alyssoidis
 Sous-Alliance Ulici minoris-Ericenion ciliaris (Géhu 1975) Géhu et Botineau 2004 
Groupe d’associations Ericeta scopario-ciliaris (landes mésophiles thermophiles) : Arrhenathero thorei-Ericetum cilaris, Scorzonero humilis-Ericetum ciliaris, Ulici minoris-Ericetum scopariae
 

COR 1991 
31.23 Landes atlantiques à Erica et Ulex 
31.24 Landes ibéro-atlantiques à Erica, Ulex, Cistus
 
Directive Habitats 1992 et Cahiers d’habitats 
4030 Landes sèches européennes 
4030-4 Landes sèches thermo-atlantiques 
4030-7 Landes atlantiques subsèches 
4030-8 Landes atlantiques fraîches méridionales
 
Confusions possibles : Les landes sèches à Erica vagans ou Erica cinerea ne présentent guère de risques de confusion. Celles à Erica ciliaris devront en revanche être distinguées soigneusement des « landes humides méridionales » où cette espèce co-domine avec Erica tetralix. Par ailleurs, la présence d’Erica scoparia ne suffit pas à « signer » l’appartenance à la lande mésophile puisque cette espèce de grande amplitude écologique peut se rencontrer à la fois dans les landes sèches avec la Bruyère cendrée et les landes humides avec la Bruyère à 4 angles, voire même dans des manteaux méso-oligotrophes qui ne sont plus de véritables landes au sens strict du terme : dans ces cas-là, la totalité du cortège végétal doit être prise en compte pour statuer précisément sur la nature de l’habitat.
 
Dynamique : Contrairement à certaines landes littorales ou montagnardes, climaciques, toutes les landes de la région sont des formations secondaires résultant de l’exploitation par l’homme d’anciennes forêts acidophiles : défrichement, pâturage extensif, fauche, incendies contrôlés destinés à faire régresser les sous-arbrisseaux ligneux au profit des végétaux herbacés. Toutes ces pratiques traditionnelles ont aujourd’hui presque totalement disparu en Poitou-Charentes, hormis sur certains espaces protégés (cf Réserve Naturelle du Pinail) où elles ont été réintroduites comme outils de gestion. En l’absence de facteurs de rajeunissement, la lande sèche ou mésophile « vieillit » et se trouve envahie plus ou moins rapidement - selon la profondeur et la richesse trophique du substrat - par des espèces pré-forestières, préfigurant le stade forestier terminal de la série : des espèces pionnières comme le Prunellier, l’Ajonc d’Europe, le Genêt à balais, les ronces, le Pin maritime, voire la Bourdaine ou le Saule roux dans les variantes fraîches, précèdent ainsi l’implantation d’essences nomades telles que les chênes (C.tauzin, C.pédonculé, voire C.pubescent dans quelques cas) dont l’arrivée va précipiter l’élimination de la majorité des espèces landicoles plus ou moins strictement héliophiles.
 
Espèces indicatrices :*Ajuga occidentalis, *Allium ericetorum, *Avenula sulcata, Calluna vulgaris, *Daphne cneorum, Erica ciliaris, Erica cinerea, Erica scoparia, *Erica vagans, *Gladiolus illyricus, *Halimium alyssoides, *Halimium umbellatum, Simaethis planifolia, Ulex minor, Viola lactea

Agrostis curtisii, Agrostis tenuis, Agrostis vinealis, Arenaria montana, Asphodelus albus, Cytisus scoparius, Danthonia decumbens, Deschampsia flexuosa, Euphorbia angulata, Genista anglica, Hypericum pulchrum, Lobelia urens, Polygala serpyllifolia, Potentilla montana, Pseudarrhenatherum longifolium, Pteridium aquilinum, Quercus pyrenaica, *Scilla verna, Scutellaria minor, Serratula tinctoria, Solidago virgaurea, Succisa pratensis, Ulex europaeus, Viola canina, Viola riviniana minor
Bryophytes : Campylopus introflexus, Dicranum scoparium, Hypnum cupressiforme, Hypnum jutlandicum, Polytrichum juniperinum, Scleropodium purum

 Cladonia sp.pl.
Oiseaux : Acanthis cannabina, Caprimulgus europaeus, Circus cyaneus, Sylvia undata
Reptiles : Coronella austriaca, Lacerta lepida
Papillons : Clossiana dia, Ematurga atomaria, Lycophotia porphyrea, Pavonia pavonia, Xestia agathina
Ortoptères :  Chorthippus binotatus, Chrysochraon dispar, Gomphocerippus rufus, Myrmeleotettix maculatus

 Agapanthia asphodeli

Valeur biologique : Certains faciès de l’habitat - lande aride à Avoine de Thore et Hélianthème faux-alysson, lande sèche à Hélianthème en ombelle et Bruyère cendrée, lande calcicline à Garance voyageuse et Bruyère vagabonde, lande mésophile à Avoine de Thore et Bruyère ciliée - ne sont connus dans la région que d’une poignée de stations où ils représentent des localités marginales par rapport au barycentre sud-ouest européen de leur répartition. Cet habitat abrite de nombreuses espèces végétales rares ou menacées en Poitou-Charentes - Ail des bruyères, Daphné camélée, Bruyère vagabonde, Glaïeul d’Illyrie, Hélianthème faux-alysson, Hélianthème en ombelle, Ciste à feuilles de sauge (hors littoral) - tandis que d’autres, assez répandues dans la partie sud-occidentale de la dition (Double), deviennent très rares vers le nord-est où elles fonctionnent comme des « marqueurs biogéographiques » (Avoine de Thore, Phalangère à feuilles planes, Sabline des montagnes, Violette laiteuse…).
 
Menaces : Comme les prairies, les landes sèches et mésophiles sont des habitats dont l’expansion au cours de la période historique est le fruit de l’action humaine et de ses animaux qui ont permis leur épanouissement et leur maintien durant des siècles à partir d’un fonds d’espèces végétales et animales préexistantes. Depuis le milieu du XXe siècle au moins, cet habitat a connu une régression spectaculaire victime d’un double mouvement d’intensification se traduisant par un défrichement de la lande et son remplacement par des cultures, ou au contraire d’abandon, les espaces de landes étant réoccupés peu à peu par des forêts maigres de chênes. De nos jours, l’habitat n’occupe plus en Poitou-Charentes que des stations relictuelles, généralement sur des surfaces réduites et, le plus souvent, dans un état de conservation médiocre à mauvais (structure atypique, cortège incomplet, absence d’espèces caractéristiques). La valorisation sylvicole - surtout enrésinement à base de Pin maritime dans la région - reste aujourd’hui, avec le défrichement pour mise en culture, le principal facteur de menace des derniers grands secteurs de landes du Poitou-Charentes.







Page actualisée le 3 mars 2015 ; rédacteur : Dominique GAUDEFROY